"Ma technique doit beaucoup à celle des icônes, qui sont peintes à la tempera à l'oeuf, c'est à dire une technique dans laquelle les pigments sont mélangés à l'eau et à l'oeuf. Je pratique aussi l'huile, la gouache, le laque... Je privilégie les tonalités douces à base d'ocres et les superpositions de couches en à-plat, contrastant avec des passages en touches divisées.

"Depuis quelques années les thèmes mythologiques , voire bibliques, m'intéressent beaucoup à travers la peinture ou la sculpture de toutes les époques. La sculpture m'offre à la fois des sujets et des motifs, des modèles (des nus, des figures dans toutes sortes d'attitudes). D'où des tableaux souvent ornés de sculptures, d'architectures, de ruines, un peu comme certains parcs du XVIIIème siècle étaient parsemés de "fabriques", éléments purement décoratifs mais contribuant à une atmosphère presque irréelle. Je revisite aussi parfois les tableaux anciens comme ici la Lutte de Jacob avec l'Ange de Delacroix. Le motif réel peut m'intéresser mais plus rarement: paysages, intérieurs, portraits.

"Je pense atteindre un style pictural personnel qui évoluera encore, sans chercher à m'inscrire dans une tendance contemporaine et avoir, de par mes goûts et de par les thèmes que je pratique, une lointaine parenté avec le courant symboliste de la fin du XIXème siècle et avec le courant dit "néo humaniste" de l'entre deux guerres. J'avoue aussi une grande attirance pour la peinture d'Amédée de la Patellière. J'ai pratiqué longtemps l'art de l'icone qui est un art codifié avec une iconographie stricte à respecter et où le peintre doit suggérer, à travers des figures hiératiques, une réalité spirituelle, réalité se trouvant au delà du monde visible. Peut être que le rôle du peintre profane est tout simplement de suggérer cette part d'invisible que tout être porte en soi, vision personnelle que l'on perçoit plus ou moins lucidement, entre rêve et réalité"