Gustavo Diaz Soza

L’œuvre de ce peintre cubain qui vit actuellement à Madrid manifeste une grande liberté de pensée et d’expression. Cette liberté résulte de son ouverture d’esprit à des arts et des cultures différents. Dans l’enfance, les catalogues des musées de peinture russe et le rock américain. Plus tard, la littérature fantastique (Poe, Orwell, Lovecraft), le cinéma muet et expressionniste allemand, la photographie en noir et blanc, les vieilles pellicules aux teintes grises et sépia et même …les comics.  Sosa retient le « transcendantal de l’ancien et du classique »  dans ce tourbillon d’influences. Il porte en lui les valeurs ancestrales des cultures anciennes, dont les passés proches ou lointains se projettent vers un monde à créer. Son universalité  mystique et ésotérique - dans la lignée de celle de Borges - se retrouve dans ses tableaux.

 L’artiste voit et pense le monde qui l’entoure. On pourrait s’attendre à une peinture exubérante aux couleurs caribéennes, mais il se détache de son environnement  immédiat en pensant le monde sans y adhérer. Il se sent « européen » : ses tableaux sont « froids, nordiques et désertiques ». Il ressent son œuvre comme dramatique et théâtrale.

 Ses tableaux en noir et blanc, gris et sépia sont comme une pellicule négative, un néant qui participe au besoin de créer son vrai monde. Quel néant ? Celui des politiques, ces gens « merveilleux » et sarcastiques qui prétendent être plus que les autres. Ils tirent les ficelles de l’humanité en lui promettant un paradis qui n’est qu’un enfer (Ofrecen suenos, pero te venden pesadillas, Ils offrent des rêves, mais nous vendent des cauchemars). Celui de la religion. Selon Sosa, la Bible est un « traité sur la dictature ». Les foules trompées y adorent un trône qui a toujours été « vide » et un veau d’or caricaturé par une bassine adossée à un mur (La ultima gran  adoracion).  Pour faire partie des élus selon la religion et le pouvoir politique, il faut vivre dans la crainte du leader et de Dieu. Cette conjonction du religieux et du politique est celle de la globalisation  exprimée par l’image des anges de l’Apocalypse (El dia de los cuatro angeles extremos de la tierra)  et par un début de rassemblement (El primer gran encuentro). Ce rassemblement  se termine par une foule en marche vers un centre béant et vide comme le trône de Dieu (El ultimo gran abrazo). Une telle conjonction  crée la « terreur » manifeste dans  L’adoration des rois mages et L’histoire des sœurs jumelles  (la tour de Manhattan  dominée par une croix significative.)

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